Mea culpa

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Mea culpa, non, non, le président de la République n'a pas à battre sa coulpe : le capharnaüm qui persiste à l'Assemblée Nationale est organisé par Mélenchon, chef des Insoumis, et Marine Le Pen, à la tête du Rassemblement National, tous deux blanc bonnet et bonnet blanc, tous deux blanc benêt et benêt blanc.  Ils ont recruté  comme députés principalement des riches et des fonctionnaires, hauts-fonctionnaires ou non.  Pas un seul paysan, pas un seul boulanger, pas même un petit patron qui serait apte à rechercher les suffrages des électeurs lors des élections en vue d'être députés ou sénateurs.  L'actuelle constitution  a aidé nos deux pendards  :  les riches  peuvent se jeter dans la bataille électorale pour être parlementaires; ils sont fortunés et peuvent se faire remplacer pendant cette bataille électorale; les fonctionnaires ont un tapis rouge étalé devant eux, ils sont payés par l'Etat, pendant cette bataille; et s'ils sont battus, ils rejoignent leur poste sans coup férir. Evidemment, le paysan, le boulanger, le petit patron ne bénéficient pas des largesses  de l'Etat. C'est seulement à leur retraite qu'ils peuvent rêver d'être  parlementaires.  C'est bien trop tard. Finalement, c'est à peu près  60 pour cent des électeurs qui ne peuvent pas caresser le plaisir de devenir parlementaires. L'actuelle démocratie est avariée : ce n'est pas une démocratie, c'est plus exactement une oligarchie, le pouvoir de quelques individus qui siègent au Palais Bourbon et au Palais du Luxembourg.

Il faut prestement corriger cela en passant à la VI ème République votée par tous les électeurs et non par les deux assemblées réunies à Versailles. Les parlementaires s'entendent comme larrons en foire et ne voudraient pas qu'on touchât à leurs privilèges. Et qui peut nous aider à accomplir cette deuxième révolution ? Tout simplement, la fée Internet.

Pour les législatives et les sénatoriales, il faut voir tous les candidats sur le même pied d'égalité, sur le même starting-block, l'un à côté de l'autre. Chacun prépare sa campagne sur son ordinateur : un dossier doit y être consacré, qui expose son programme et présente ses vidéos. L'agriculteur peut se lancer dans la bataille après son travail, de même le boulanger et le petit patron. Riches ou pauvres, les candidats sont à une parfaite égalité. Suppression alors des subventions de l'Etat au profit des partis politiques : un petit ordinateur ne coûte pas grand chose. Soulageons la grosse dette publique. Et le jour J, le jour des élections, on glisse dans son enveloppe le nom de deux candidats, de trois par exemple dans les départements qui comptent une grande ville avec circonscriptions. Il ne faut plus la quantité, mais la qualité, voilà ce que le bon peuple attend. Moins de parlementaires, c'est réduire ou même anéantir un éventuel capharnaüm. Un avantage indéniable : on soulage notre grosse dette publique. Par ailleurs, plus aucun débat public, plus d'affichages sauvages ici et là. Belle économie en perspective : pas de policiers pour surveiller les débats publics, pas de procès possibles suite à la campagne électorale. Belle économie dont pourraient profiter mes amis, les agriculteurs, assommés par les directives européennes et mes amis, les policiers, accablés de travail à cause de la drogue et du péril islamiste. Les réactions des électeurs au programme du candidat, on pourra les voir sur internet, Instagram, Facebook, TicToc, etc.

Ajoutons d'autres articles à cette constitution à corriger.

Il faut un plafond à tous les fonctionnaires et élus, soit, par exemple, l'équivalent de 6 smic net par mois, et une seule indemnité, un seul salaire, comme les ouvriers : ceux-ci ont beau avoir  des tâches variées, ils ne  touchent qu'un seul salaire.  Fonctionnaires et élus doivent être traités de la même façon : plus de cumul de mandats,  plus d'ajouts financiers pour avoir fait ceci ou cela.  Ils exercent une fonction et ils doivent être payés  pour cette fonction comme l'est l'infirmière dans les hôpitaux. On doit cesser  d'être un pilleur d'Etat, un rapace dans l'Etat. Voilà  une mesure qui va diminuer  l'énorme dette publique. Et pour les restaurants d'Etat, comme ceux de  l'Assemblée  nationale  et des préfectures, chacun doit payer ses propres consommations. Plus de ticket-restaurant jusqu'alors au frais du contribuable. Seuls seront nourris par les deniers publics  les pompiers  qui  luttent contre un incendie, les policiers à la poursuite d'un délinquant, les infirmières des hôpitaux. Ces fonctionnaires ne peuvent pas entrer chez eux pour se restaurer. Bien sûr, le palais de l'Elysée doit garder son restaurant qui reçoît souvent des chefs d'Etat et d'autres personnalités. Bien sûr, le président de la République et ses ministres gardent le traitement actuel : ils sont constamment en activité.

Enfin, il faut un plafond pour les retraites financées par les contribuables, soit, par exemple, l'équivalent de 5 smic net par mois; le reste doit revenir à notre Caisse Sociale; il faut que l'on soit réellement solidaire. A la retraite, il n'y a pas lieu de thésauriser. D'ailleurs, si on en croit la mythologie grecque, Nocher, qui conduit son mort aux Enfers le fera traverser le Styx, moyennant une obole, pas même un euro. Vraiment, il n'y a pas lieu de thésauriser.  Il faut également fixer un seuil pour ces retraites, soit, par exemple, l'équivalent d'un smic net par mois, les riches venant au secours de ceux qui ont été dans la peine au cours de leur vie. Oui, les riches doivent prêter mainforte : la solidarité s'impose dans cette VI ème République. Et sa devise sera :  liberté, égalité, fraternité, solidarité.

Vive ma VI ème République ! Vive la France !

       A Grenoble, résidence Montesquieu, le 7 janvier 2025
           Gérard Jeanneau, professeur de lettres clasiques, toujours en activité à l'Université de Louvain



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