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Oui, asinus asinum
fricat sous
les cocotiers, l'âne frotte l'âne.
Jacques Tillier, le titilleur du
samedi, frotte chaleureusement son alter ego le Jules des cocotiers.
Tous deux se congratulent à qui mieux mieux. Tous deux utilisent le
même langage, le langage opposé à celui du bon Français. Ainsi pour le
Jules des cocotiers, son âne bipède, le titilleur, fait chier
tout le
monde le samedi et il emploie ailleurs un terme en trois lettres que ma
mère m'a recommandé de ne jamais écrire sous ma plume qui
se veut
littéraire. Et tous deux osent lancer le même slogan :
liberté de
penser. Ils braient ce slogan sans jamais penser que
cette précieuse
liberté, on l'a depuis la nuit des temps. Aucun pandore, terme si
cher au titilleur,
n'a pris un quidam en
flagrant
délit. La pensée reste enfermée dans la boîte crânienne sans
rayonner au-delà. On n'a pas à réclamer ce qu'on a déjà tout
naturellement, sauf
si on est un âne bâté comme le sont mes deux ânes bipèdes des
cocotiers, Jacques Tillier et Jules Bénard; je les coifferais
volontiers
et aimablement du bonnet d'âne.
Tous deux sont journalistes professionnels. Le Jules des cocotiers a été menacé naguère par un pistolet factice quand il menait une enquête, et il en tremble encore, notre héros; et moi, j'en ris encore ! Quant à l'autre âne bipède, journaliste patenté, il a inventé avec son compère Leroy une corde à linge où sèchent les têtes de ses clients du samedi. Le guillotineur les exposent tous les samedis en plein soleil. Il est, en réalité, plus sadique que Sade. Chaque samedi son article s'apparente à un conte fantastique : notre titilleur se métamorphose en grand père Kal des cocotiers. D'où la colère toute légitime de l'imprimeur qui a refusé quelque temps de publier le JIR en sa version papier : le conteur de contes fantastiques est prié instamment de redevenir un vrai journaliste et d'abandonner sa corde à linge. Pour l'instant, mes deux ânes bâtés, Jacques Tillier et Jules Bénard, se congratulent : asinus asinum fricat ! Et pour nos deux ânes bipèdes, on peut se permettre de chanter Alléluia, Alléluia, le jour où ils seront venus à résipiscence. A Gières, 20 octobre 2022 Gérard Jeanneau, qui se délecte dans la métamorphose et reste dans la lignée d'Ovide, de La Fontaine, de Molière, de Voltaire et de tant d'autres. P. S. Boris Vian dirait : "Cette histoire est vraie puisque je l'ai inventée". Autre remarque : à propos de Jacques Tillier : Boug la i bat' la mer pou gainn' l'ékim : les fameux foies jaunes du titilleur ne sont que rarement tourmentés par la justice. Le boug perd son temps. Grand père Kal s'agite dans un bocal. Même article chez Mediapart ******
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