Huguette Bello, construite par le PCR
J'ignore qui est le boug J. P. Lauret et quel rôle il joue dans la chapelle de Vergès. C'est la première fois que son nom me vient à l'oreille. Est-ce le rôle du soldat de l'arrière-garde vergésienne ? La dernière cartouche qu'on sort pour abattre son gibier, comme on l'a fait en d'autres circonstances ? Ponama, Félicité, Pota auraient beaucoup à raconter, eux, les anciens gibiers de potence. Qu'importe ! En tout cas, ce que J. P. Lauret écrit sent à plein nez l'esclavagisme vergésien : Huguette Bello a été CONSTRUITE par le PCR de Vergès; elle doit avoir la reconnaissance de se soumettre ad vitam aeternam et éviter de penser autrement que ne pense le maître de la grande loge du PCR, le Mamamouchi local, dirait l'outrecuidant Molière. Oui, elle doit toute sa vie se souvenir de sa CONSTRUCTION. Le chasseur, J. P. Lauret, a lourdement insisté sur ce point. Aucune émancipation n'est possible, aucune ruade ne doit être tolérée. Avec le ton grandiloquent qu'on lui connaît, le pontifiant Paul Vergès l'a rappelé récemment à Sainte-Suzanne. La terrible voix, pleine de trémolos, a fait trembler jusqu'aux tréfonds toute la commune de Sainte-Suzanne. Yolande Pausé et Daniel Alamélou savent d'ores et déjà sur quel pied danser devant l'avatar péi du Minotaure.
Voyons ! Huguette Bello a été lancée en politique par Paul Vergès. C'est là une évidence que personne ne peut nier. Et par la suite, avec le temps, elle a pris auprès des membres du PCR une importance telle qu'elle est devenue, dans toutes les cases de cette île, le vrai pilier de ce PCR, jetant dans l'ombre la plus épaisse le pauvre géronte, Paul Vergès. L'indélicate servante l'emporte haut la main sur le maître, et comme au temps horrible de l'esclavage, c'est là un crime horrible; et à notre époque, c'est un crime de lèse-majesté, un crime de lèse-Vergès. Pour moins, autrefois, on eût coupé une main, une jambe. Maintenant les temps se sont un peu adoucis, un peu seulement, et les séquelles de l'esclavage aussi, Dieu merci. Mais il faut coûte que coûte rétablir la hiérarchie vergésienne, la hiérarchie du grand Komandeur, reconstruire la cellule rebelle de Saint-Paul et sabrer l'ancienne d'où vient tout le mal. Le ban et l'arrière-ban de Vergès doivent le savoir : il est rigoureusement interdit de faire de l'ombre au maître; la servante doit rester servante, à sa bonne place, toujours, encore et encore, jusqu'au temps qui va chanter. La discipline du PCR s'accommode bien mal d'un renversement de situation sociale, et il en était ainsi au temps de l'esclavage ! On ne bouscule pas l'histoire comme cela ! Huguette Bello va connaître l'ostracisme et peut-être devoir se réfugier dans l'île glaciale qui a hébergé l'ostracisé Naso Ovide. Décidément, les temps sont éternellement tristes ! Tristia, tristia, gémirait avec son accent élégiaque le pauvre Ovide en brandissant son livre.
Et dire qu'on allait édifier une MCUR pour honorer les esclaves, avec pour directrice la princesse Françoise, qui a suivi l'option "langue créole" chez l'oncle Sam. J'en frémis d'horreur, surtout en pensant aux relents d'esclavagisme qui perdurent ! Et J'ignore si c'est par ironie que le gouvernement Fillon a nommé, par décret, la fille de Paul Vergès présidente du CPMHE, du Comité Pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavage. Sous ses lourds sourcils, François Fillon sait cacher son clin d'oeil.
Bref ! Il n'y a pas à dire : notre Tropique est parfois bien triste à cause de grands comédiens péi qui inspireraient l'auteur de la Comédie humaine. Comme Gargantua, on est en face d'un gros dilemme : on ne sait si on doit, sous les cocotiers, pleurer comme une vache ou rire comme un veau !
La Possession, le 15 mars 2012
Et Françoise Vergès est tout heureuse
de présenter son "Kamarade" Nicolas Sarkozy
Colère majuscule de Paul Vergès