La Gazette de Gières

ter

La résidence Roger Meffreys abhorrée

                                                                                                              Accueil 



Oui, c'est une résidence abhorrée tout personnellement. On se souvient :  vers midi, au réfectoire de la résidence Roger Meffreys, j'ai reçu une photo de fesses sur mon portable par facebook. La jeune servante, Mélissa, venait de me servir, l'a vue et ne s'est pas éloignée pour autant, je la lui ai montrée de plus près et j'ai dit : "Vous reconnaissez-vous là ? C'est ma bourde. Mais il n'y avait pas lieu d'en faire une affaire d'Etat.

Le lendemain matin, coup de téléphone de la directrice de la résidence. L'intrépide
Jeanne Barbier me demande de ne pas venir manger au réfectoire tant que Mélissa n'aura pas terminé son stage car elle est perturbée suite à cette photo. Pas de trace écrite dans ma boîte aux lettres pour confirmer. Pas de coup de téléphone à ma fille pour l'informer de cette punition. C'est du parfait misouk, comme on dit en créole. Bref, c'est une punition sournoise. Quand je rencontre quelques-uns de ma tablée, j'annonce que je ne viendrai pas manger avec eux tant que Mélissa n'aura pas terminé son stage à cause de la photo de fesses qu'elle a vue sur mon portable et qui l'aurait perturbée. Cette nouvelle les a bien amusés.

La thèse de la directrice est bien courte : la stagiaire est perturbée pour avoir vu la photo de fesses reçue sur mon portable. En conséquence, pas de repas au réfectoire de la résidence tant qu'elle n'aura pas terminé son stage; je suis prié de rester manger chez moi; je dois venir chercher mon sac de repas (comme lors de la COVID-19).

Mon antithèse est plus étoffée. Mélissa qui s'est attardée pour voir la photo n'avait nullement l'air d'être perturbée. Elle a malgré tout raconté l'affaire à la directrice ou quelqu'un d'autre l'a fait à sa place. Bref, on l'a perturbée pour la circonstance. Et la punition me reste en travers de la gorge : je suis susceptible de perturber la demoiselle si je la rencontre à la résidence. Alors je suis aux yeux de la dame Barbier, la directrice de la résidence, un homme particulièrement dangereux, un pervers sexuel capable de montrer encore la photo. Ce disant, je dis le non dit de cette directrice. Il faut savoir tout mettre sur table, jouer cartes sur table. Adieu la sournoiserie !

La synthèse se fera chez le juge, s'il trouve un ti temps, comme on dit en créole; il puisera plus volontiers dans mon antithèse où se trouve dit le non dit fort malicieux. Et le bon juge se verra condamné à prononcer son verdict sans l'arme du crime, sans la photo des fesses. La dame Barbier ne l'a jamais vue, non plus. Je ne l'ai pas gardée sur mon portable; j'ai d'autres documents de plus grande importance à y placer. Oui, la dame Barbier, mainte fois citée dans cet article, a une imagination très fertile, capable de voir les demoiselles de la photo plus callipyges qu'Aphrodite, la vraie callipyge vénérée par les Grecs. D'où son grandissime enthousiasme à me punir sévèrement !

En vain, j'essaie d'avoir des explications à propos de ma pénitence. La seule réponse : "Vous avez perturbé
la stagiaire."  Le raisonnement tourne bien court. Encore rigoureusement rien sur le non dit que je viens d'exposer. Impossible de l'amener à jeter cartes sur table. Absolument impossible de l'amener à résipiscence. La sournoiserie continue à faire son bonhomme de chemin. Je cherche à avoir des explications plus circonstanciées auprès de son homologue, Ophélie Lusseau, fatalement au courant de cette punition, une gérontologue qui s'en va tous les jours à la recherche d'une clientèle. Même échec. Une de mes infirmières, Aline, me demande de ravaler ma rage. Et depuis cet instant-là, Aline, cousine d'Alice, phonétiquement, seulement par les sonorités, n'est plus au pays des merveilles; désormais, son pays est un pays totalement perdu dans le brouillard, et définivement. Quant à Laura Michelas, l'animatrice de la résidence et même directrice adjointe, elle y va de son stupide couplet : "Vous n'êtes puni que par vous-même". Me voilà masochiste, par ses bons soins. Pour la faire changer d'avis, je l'invite à aller voir mes versions grecques préparées avec liens vers le dictionnaire grec et avec traductions pour lycéens et étudiants hellénistes. Il n'est pas inélégant d'apporter un petit plus à l'animatrice de la résidence pour enrichir sa culture défaillante et son raisonnement claudicant.

Je ne peux pas m'empêcher de penser à mes 43 ans passés à La Réunion, tout particulièrement au Tampon, au collège Les Trois Mares. Jamais je n'ai donné une punition à mes élèves de 4 ème et 3 ème, pourtant des élèves en pleine adolescence; et même, au retour d'une des mes 4 opérations du cœur, les élèves, devant la porte de ma classe, m'ont applaudi chaleureusement. Quel terrible contraste entre l'attitude de ces élèves et celle de la dame Barbier, gérontologue ! A remarquer que le pervers sexuel considéré comme tel par la dame Barbier n'a pas eu l'idée d'épouser une de ses élèves; Emmanuel Macron, quant à lui, a épousé en justes noces sa maîtressse du lycée, Brigite, ce qui lui vaut de la part d'esprits bornés une flopée d'insultes alors qu'on devrait savoir que les flèches de Cupidon se décochent facilement à tout âge sur n'importe quel cœur.

Mais me voilà voguant depuis peu sur une planche de salut. J'ai rendu visite à mon ami, Loulou, Louis Dikotto, maintenant à la résidence Montesquieu, à Grenoble. J'ai vu son studio bien meublé par les soins de sa directrice. Rien n'y manque et il m'a invité à rendre visite à cette dame. Chose faite. Son parcours me plaît beaucoup : après avoir étudié les sciences sociales à l'Université, elle les a enseignées au lycée. Puis passant de la théorie à la pratique, elle est maintenant directrice de la résidence Montesquieu. Merveilleux parcours ! Mon parcours lui plaisant à son tour, elle m'a promis une place chez elle après son congé. Et donc bientôt je quitterai la résidence Roger Meffreys où l'on a fait régner autour de moi une ambiance infernale. Bientôt, oui, bientôt, je rejoindrai, le sourire aux lèvres, mon paradis terrestre, la résidence Montesquieu, à Grenoble.
 
Le sieur Gérard Jeanneau, le pestiféré de la résidence Roger Meffreys, un pestiféré masochiste.

Gières, le 26 mai 2024

Nota bene.

Mes écrits sont conformes à la loi. Ma plume se permet de recourir aux procédés littéraires bien connus de tout professeur de lettres classiques ou non. Métaphores, hyperboles, etc. peuvent chagriner des esprits trop chagrins. Il n'y a pas mort d'homme : mon épée reste sagement dans son fourreau, contrairement à celle de Pierre, qui sera plus tard notre premier pape.





Pour un meilleur éclairage :
Monsieur le grand maire de Gières















.