On a lessivé; il nous sort de
notre lessiveuse deux beaux draps, à peu près en bon état, le drap de
Marine Le Pen et celui d'Emmanuel Macron, et donc deux partis flambant
neuf, le Front National bien remanié et "En marche", qui court mieux
qu'il ne marche.
Marine Le Pen a engrangé beaucoup plus de voix que son
père. Rien d'étonnant, elle laisse aux oubliettes le racisme puant de
l'ancien président. Rien d'étonnant alors qu'à La Réunion on ait voté
en grand nombre pour elle et qu'à Mayotte pointe le même enthousiasme.
A Mayotte, tout particulièrement, on attend l'arrêt de la migration des
Comoriens qui veulent une part du gâteau. Et Marine Le Pen fait son
bonhomme de chemin : elle continue à mettre de l'eau dans son vin :
elle vient de recruter son futur ex-premier ministre, Dupont-Aignan.
Preuve que le FN cherche à faire peau neuve. Il va encore s'enrichir au
second tour, mais pas suffisamment pour gagner la partie : les Français
ne veulent pas d'un Frexit. Le monde des affaires tremble de peur.
Marine Le Pen a beau vouloir les mettre en confiance, c'est trop tard !
Quant
à Emmanuel Macron, il tient de son mieux son radeau recyclé. Il ne veut
à bord que ceux qui adhèrent à son programme, celui d'En Marche. Les
éclopés socialistes peuvent s'accrocher au radeau, les éclopés LR de
même. Mais pas question de monter à bord tant qu'on n'a pas adhéré avec
fermeté au sacro-saint programme. C'est d'une sagesse remarquable.
Ainsi on évite une bourrasque de frondeurs, à la Hamon, qui pourrait
encore une fois couler l'embarcation. Ma foi, les aboyeurs Ps étant
bien muselés, Emmanuel Macron va tenir le cap. Cela met en confiance :
il l'emportera !
Gérard Jeanneau
Gières, le 3 mai 2017