Gros
Nounours, François le Débonnaire, sème
à grosses poignées son sable
soporifique sur les yeux de ses concitoyens : il veut réenchanter
Douce
France, il veut la faire rêver; pour un peu, il aurait le
talent de
nous faire sucer des bonbons
la fesse, les fameux suppositoires
créoles. Et il a réussi sa
première prestation,
surtout à La Réunion, grâce au concours
de ses bons dalons
locaux qui croient dur comme fer à ce Père
Noël-là, notamment à son
tram-train destiné à rouler pour des lendemains
qui chantent, autant
dire, pour les calendes grecques.
Aussi le PDBS - le Parti Du Bon Sens - se propose-t-il de dessiller les
yeux de tout un chacun. Il s'en fait un impérieux devoir.
En pleine crise monétaire, dans notre Europe vacillante,
Gros Nounours
a un projet en or : 60.000 professeurs recrutés
bientôt, une myriade de
petits fonctionnaires titularisés dans les prochains mois;
les
étrangers, résidant en France depuis cinq ans,
autorisés à voter aux
municipales, et dès 2014, à la grande joie de
Martine Aubry, la grand
maire de
Lille : cet apport de voix devrait lui permettre de garder sans coup
férir sa mairie. Une aubaine pour elle et, probablement,
pour d'autres
de son propre camp ! Il faut savoir ratisser large et assouplir les
lois qui chagrinent un peu trop les islamistes.
Débonnairement dit, c'est beau, c'est bien, c'est
généreux. Pas de
problème pour le financement, selon Nounours : on rabotera
rudement le
gros bouclier
fiscal et on ramassera des sommes colossales chez les gros riches, ceux
qui gagnent au moins un million d'euros par an. Le gros ennui, c'est
qu'ils ne sont pas nombreux : ils se comptent sur les doigts de la main
et, pour faire bonne mesure, on peut ajouter ceux du pied. Voyons le
cas Ribéry : il n'a pas de souci à se faire car
ses millions, il les
gagne en Allemagne et ce qu'il perçoit en équipe
de France ne va pas
trop enrichir notre bon trésor public. Ses amis footballeurs
richement
payés exercent eux aussi leurs talents à
l'étranger. Ils sont à l'abri
d'un quelconque prédateur hexagonal. Même tactique
chez bien des
patrons fortunés qui s'arrangent pour semer leurs
impôts dans plusieurs
pays. Ils seraient bien mal inspirés de vouloir investir
encore dans
une France métamorphosée en redoutable rapace.
Pas de chance pour notre débonnaire chasseur qui voit de si
beaux volatils
voler en toute quiétude en terre
étrangère. Inutile de lui demander de
chiffrer, d'une part, ce qu'il va moissonner auprès de ses
riches,
emmurés sur ses terres et, dirait Rabelais, triés comme beaux pois
sur le volet,
d'autre part, ce qu'il va dépenser pour son
féerique projet.
Il
ne le sait pas clairement. Il pilote son pédalo à
l'estime, oserait
dire son meilleur ami, Mélenchon. Il n'y a plus un Eric
Besson pour
l'éclairer. Il ne peut pas compter non plus sur les
compétences du
pauvre DSK,
tout occupé à trouver des coupables à
sa situation pour se
déculpabiliser et à se faire passer pour un
naïf enfant de choeur.
Malgré tout, dans sa grande bonté, le Nounours
nouveau épargne les
petits riches, ceux qui gagnent mensuellement près
de 20.000 euros comme Huguette Bello, Jean-Claude
Fruteau et Patrick Lebreton. Sont épargnés aussi
les directeurs de SEM,
les hauts fonctionnaires, les présidents des
collectivités locales : en
plus de leurs revenus, ces riches de bas étage ont droit
à un beau
logement de fonction, à une belle voiture, etc., etc... Au
total, ils
sont très nombreux à échapper
à la rapacité du trésor public. Nos
élus,
de la paroisse de Nounours, clament haut et fort qu'il faut mettre un
terme à la politique en faveur des riches, mais ils savent
mettre la
barre bien haut pour laisser croire à la plèbe
qu'ils sont, eux comme
elle, de misérables gagne-petit. Et ils ont leur bouclier
qui les
protègera efficacement contre une trop grosse
voracité : c'est Nounours
en personne, qui rêve d'Elysée. Bref ! le Nounours
de ce siècle fait
son malicieux tri
sélectif parmi les riches : il sait épargner ses
amis, députés,
sénateurs, présidents de région... Il
a de grands égards pour son monde
qui sait lui faire une royale révérence.
Et le madré Nounours ose dire encore : "Bonne nuit, les
petites gens,
faites de beaux rêves" !
Gérard Jeanneau, le chargé de com du PDBS
(siège du parti sis au
Monomotapa).