Vive la VI ème république !

                     

Renouveler la classe politique, c'est une priorité absolue ! A l'ère d'internet, où l'on peut joindre qui l'on veut à tout moment et où qu'il soit, il faut dégraisser les écuries d'Augias, les assemblées de nos parlementaires, comme on l'a fait pour le mammouth, l'Education Nationale. Philippe Pascot, dans son ouvrage "Pilleurs d'Etat" a bien mis en lumière comment de trop nombreux élus pillent l'Etat le plus légalement du monde, les autres restant dans l'expectative  avec l'espoir de bénéficier un jour, eux aussi, de quelques privilèges.

Gouvernants, parlementaires et autres élus savent se faire plaisir : ici, un ministre supplémentaire, là un commissaire, ailleurs une distribution de mandats. On ferme les yeux sur la crise. On se met à l'abri. A La Réunion, aux dernières élections, on a élu sept députés et, qui plus est, cinq d'entre eux sont fonctionnaires !  L'Education Nationale fait les yeux doux à ses candidats : un congé pour briguer et, au besoin, un petit certificat de maladie pour prolonger et sur lequel on se voile la face. Voilà de beaux avantages que l'agriculteur ne connaît pas, ses vaches s'y opposant en meuglant à qui mieux mieux. L'égalité réelle, c'est pour les lendemains qui chantent. Rien d'étonnant de voir tant de fonctionnaires dans les deux assemblées ! Trop, c'est trop !


Je me permets de faire des suggestions au futur Président de la République :
  • réduire le nombre des parlementaires de moitié au moins.

  • élire des sénateurs recrutés seulement parmi les civils non fonctionnaires - les fonctionnaires étant exclus, car déjà surreprésentés chez les députés (à La Réunion, 5 fonctionnaires sur 7). Les élections doivent se dérouler en même temps que celles des députés, au suffrage universel, avec, pour l'heureux élu, un mandat de même durée. Et donc suppression des grands électeurs qui, jusqu'à présent, étaient tout disposés à élire même un saltimbanque au grand dam du peuple !

  • élire les parlementaires par Région et non par circonscription. Avec internet, le candidat peut présenter son programme et recevoir les avis des électeurs. Emmanuel Macron sait à merveille utiliser son site "En Marche". Inutile d'avoir le candidat tout près de son nez ! Du reste, le candidat doit avoir les yeux tournés vers les doléances de tous les Français, et non plus vers celles d'une minuscule circonscription ! Le parlementaire est un élu national et non un élu d'une collectivité locale !  

  • attribuer une seule indemnité à l'élu, quel qu'il soit, et pour un seul mandat. A la rigueur, tolérer un second mandat, mais sans rétribution supplémentaire. Et, dans ce cas, on pourra opter pour l'indemnité la plus avantageuse. Et nous verrons la voracité à engranger les mandats se tarir à vue d'oeil.

  • à la retraite, l'élu ne doit bénéficier que d'une seule pension, comme c'est le cas pour l'ouvrier et le paysan. Songeons enfin à l'égalité réelle.


Et il y a lieu de se pencher sur le code électoral pour redorer le blason de ceux qui choisissent les bulletins blancs, actuellement comptabilisés quelques minutes avant d'être jetés à la poubelle. On s'est déplacé pour voter et, au final, on est traité comme l'abstentionniste. A quoi bon se déplacer ? Songeons à la pollution qu'on pourrait atténuer en restant chez soi. Pour les scrutins de liste, au deuxième tour, il revient au préfet d'établir la liste des élus provenant des bulletins blancs en choisissant des fonctionnaires récemment retraités et considérés comme bons gestionnaires, ce qu'il fait lorsqu'il met en place une délégation pour remplacer un maire dont la gestion calamiteuse enclenche une tutelle. Personne n'a critiqué le choix du préfet. Toutefois cette liste  devrait être limitée pour laisser la priorité à la liste des candidats qui l'emporte et que les votants ont choisie. Cette mesure devrait inciter un bon nombre d'abstentionnistes à se déplacer pour couler leur bulletin : comme on ne croit pas aux promesses des élus, on a une belle occasion de voir siéger un fonctionnaire intègre.

Rien de cela ne peut se faire par l'intermédiaire des parlementaires réunis en congrès : ils sont trop attachés à leurs beaux privilèges. Il ne reste qu'une solution : par référendum, faire voter une nouvelle constitution, à coup sûr acceptée, et proclamer la VI ème République.

Après mise en place des deux nouvelles assemblées de parlementaires, on pourra dire, enfin, adieu aux pilleurs d'Etat, aux maquignons de la République !

Gérard Jeanneau

A Gières,  le 20 novembre 2016


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