Henri
Dalbos, notre laïcard-péi,
notre laïcard des cocotiers, le boss du
Grand Orient de France, son acolyte attitré ou non, ne peut pas
déféquer un billet dans le JIR ou Le Quotidien de La Réunion
- les
deux jardins où il sème son ivraie qui nous enivre - sans
jeter
du haut de la roche Tarpéïenne la religion catholique qu'il abhorre et
d'où vient tout le mal, d'après lui. C'est sa boîte de Pandore qu'il
nous sert de temps en temps.
Dès qu'on lui parle de religion
catholique, son sang ne fait qu'un tour. S'ensuit une grosse poussée
d'urticaire qu'il calme par l'écriture. Et, écumant de rage, il donne
de gros coups de goupillon jusqu'à l'évêque de La Réunion, sa cible
préférée, qui ne lui rend jamais la pareille. Et cela doit sérieusement
l'enrager : notre don Quichotte des cocotiers lutte contre un ennemi
qui ne se manifeste pas comme tel ! Comme quoi la violence a bien des
limites dans le milieu clérical ou religieux; ne peuvent démentir Mère
Thérésa, l'abbé Pierre, le François d'Assise, la grande dame de
Lisieux, le Frère Scubilion de Sainte-Marie, le Père Pedro et tant
d'autres qui ont bâti leur idéal sur la Bible sans jamais avoir tué une
mouche, un livre que l'enragé jette dans la géhenne sans la
moindre gêne. Et
il ne lui vient pas à l'esprit : "Mais comment ont-ils pu être si
pleins d'humanité au cours de leur vie en s'appuyant sur un livre aussi
démoniaque ?" En fait, il faut tout simplement savoir lire cette Bible
où s'entremêlent l'heureux divin et le malheureux humain, où l'on voit
le cheminement bien chaotique et tortueux du peuple élu de Dieu.
Oui, la violence existe bel et bien dans la Bible. Et je ne dis pas
cela pour calmer la rage de l'enragé. C'est un fait. Mais il oublie de
remonter jusqu'à Moïse, l'un des piliers du monothéisme, la
racine
du mal qu'il exècre. Je corrige son oubli. Moïse est descendu du mont
Sinaï avec les dix commandements, dont le fameux : "Tu ne tueras pas".
Et peu de temps après cette révélation, il piétine le "Tu
ne tueras pas";
ses mains sont pleines de sang, et celles de son successeur, Josué,
encore davantage. Je crois entendre encore les sept trompettes
de
Jéricho ! Mais il n'y a plus eu de sacrifices
humains chez le peuple élu de Dieu, un peuple, à l'origine, barbare et sanguinaire. Un premier pas dans l'humanité
s'est accompli ! Malgré tout, on a beau promener les dix commandements
dans son arche précieuse, l'homme redevient parfois bestial et même
plus bestial qu'une bête; l'homme est un loup
pour l'homme; homo homini
lupus, dirait Plaute qui a inspiré le
philosophe Hobbes. La vraie nature de l'homme resurgit chez certains et
souvent au grand galop.
Ôtons les grandes œillères de l'endiablé Dalbos ! Presque au temps
chéri des Lumières, lors de la bonne Révolution Française, la
guillotine a guillotiné presque 24 heures sur 24 pour raccourcir les
mécréants qui ne voulaient pas entendre le credo
des laïcards :
"Liberté, Egalité,
Fraternité." Les révolutionnaires laïcards ont
tué
en toute liberté, avec la plus grande fraternité, dans la bonne clarté
des Lumières. Et c'est ainsi qu'ils sont venus sur ma terre vendéenne;
après leur passage, il ne restait plus que 5 habitants à
Chatillon-sur-Sèvre, appelé maintenant Mauléon ! Et plus loin, dans la
Sèvre Nantaise, près de Nantes, ils ont coulé des barques remplis de
leurs mécréants, et cela toujours fraternellement, le plus
librement du monde,
et en chantant peut-être : "Qu'un sang impur abreuve nos sillons !"
En représailles, vais-je à mon tour maudire le credo
de notre Marianne
? Non ! Au diable, le sophisme dalbossien ! Au diable, les grandes
œillères de Dalbos ! Pas de puérilité ! Il faut
seulement confesser urbi
et orbi que l'homme qui oublie son idéal
religieux, philosophique ou politique peut devenir un horrible
quadrupède. Notre laïcard-péi
devrait écouter toute bonne maman créole
lui susurrer à l'oreille : "Mon
zenfant, out tête lé dure ! "
Gérard Jeanneau
Gières, le 24 janvier 2016