Lettre à Nicolas Sarkozy
Monsieur le Président de la République,
Vous avez raison de vouloir assainir notre Education Nationale en raison de notre situation financière. Mais un gros effort reste à fournir dans l'intérêt de tout le monde : remettre au travail, dans les classes, les enseignants déchargés de cours, partiellement ou non : on les trouve partout, à la MGEN, à la MAIF, à la FSU et autres syndicats; on les trouve jusqu'au Rectorat comme chargés de mission.
Gros gaspillage de l'argent public ! On peut les remplacer par des enseignants, fraîchement retraités et recrutés en fonction de leurs compétences. Et cette belle économie devrait vous permettre de soulager tout particulièrement le primaire : dans les classes de CP, 20-22 élèves par classe; 25 au maximum dans les autres. Ainsi, nous lutterons mieux contre l'échec scolaire.
A la réforme territoriale envisagée, ajoutez celle du Sénat : 2 sénateurs par région, élus au suffrage universel dans chaque région. Le Sénat, dirait De Gaulle, est un autre machin qui ne sert presque à rien : les députés peuvent défaire ce que les sénateurs font, et ils ne s'en privent pas; les sénateurs sont les Sisyphe des temps modernes. Leur consolation, c'est, d'une part, de courir au restaurant, le leur, où, pour 6 euros, ils se rassasient aussi agréablement qu'au Fouquet's, et, d'autre part, de toucher chaque mois, sans coup férir, la coquette somme de 13.000 euros alors que la pauvre plèbe rêve de mettre de temps en temps une poule au pot !
Cette réforme, il faut la confier au peuple, par référendum, en conformité avec l'article 11 de la Constitution, et non aux deux assemblées où les élus nationaux s'entendent comme larrons en foire pour adapter et adopter les lois qui les concernent, leurs privilèges - oui, l'Ancien Régime, grâce à leurs jolis privilèges, fait encore de la résistance sous notre V è République ! Nous n'avons plus de roi, mais nous avons des seigneurs et même de grands seigneurs !
Avec cela à votre programme, vous aurez toute ma confiance.
Je ne fais pas de telles propositions à François le Débonnaire, celui qui veut marcher sur les brisées de feu Louis le Débonnaire. C'est déjà cause perdue. Pour réformer, il faut de l'énergie, et vous n'en manquez pas.
Gérard Jeanneau
La Possession, mercredi 4 avril 2012
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Françoise Vergès
avec son "Kamarade" Nicolas Sarkozy