Monsieur le Président de
la
République,
Vous avez raison de vouloir assainir notre Education Nationale
en
raison de notre situation financière. Mais un gros effort
reste à
fournir dans l'intérêt de tout le monde :
remettre au travail,
dans les classes, les enseignants déchargés de
cours, partiellement ou
non : on les trouve partout, à la MGEN,
à la MAIF, à la
FSU et autres syndicats; on les trouve jusqu'au Rectorat comme
chargés
de mission.
Gros gaspillage de l'argent public ! On peut
les remplacer par des enseignants, fraîchement
retraités et recrutés en
fonction de leurs compétences. Et cette belle
économie devrait vous permettre de
soulager tout particulièrement le primaire : dans
les classes
de CP, 20-22 élèves par
classe; 25 au maximum dans les autres. Ainsi, nous lutterons
mieux
contre l'échec scolaire.
A la réforme territoriale envisagée, ajoutez
celle du Sénat : 2
sénateurs par région, élus au suffrage
universel dans chaque région. Le
Sénat, dirait De Gaulle, est un autre machin qui
ne sert presque à rien
: les députés peuvent défaire ce que
les sénateurs font, et ils ne
s'en privent
pas; les sénateurs sont les Sisyphe des temps modernes.
Leur consolation, c'est, d'une part, de courir au restaurant,
le
leur, où, pour
6
euros, ils se rassasient aussi agréablement qu'au Fouquet's,
et,
d'autre part, de toucher chaque mois, sans coup
férir, la coquette
somme de 13.000
euros alors que la pauvre plèbe rêve de mettre de
temps en
temps une poule au pot !
Cette réforme, il faut la
confier au peuple, par référendum, en
conformité avec l'article 11 de la Constitution, et non aux
deux assemblées où les
élus nationaux s'entendent comme larrons en foire
pour adapter
et adopter les
lois qui les concernent, leurs privilèges - oui, l'Ancien
Régime, grâce
à leurs jolis privilèges, fait encore de la
résistance sous notre V è
République ! Nous n'avons plus de roi, mais nous avons des
seigneurs et même de grands seigneurs !
Avec cela à votre programme, vous aurez toute ma confiance.
Je ne fais pas de telles propositions à
François le
Débonnaire, celui qui veut marcher
sur les brisées de feu Louis le Débonnaire. C'est
déjà cause perdue.
Pour réformer, il faut de l'énergie, et vous n'en
manquez pas.
Gérard Jeanneau
La Possession, mercredi 4 avril 2012
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