Deux bons
apôtres du PCR, Brigitte Croisier et Michel Reynolds, ont
publié le petit billet ci-dessous dans leur paroisse,
dans leur journal Témoignages, le 12 janvier 2013.
Dans
le débat actuel et
passionnel concernant le mariage
pour
tous, une brève analyse du
philosophe Michel Serres portant sur la Sainte Famille donne beaucoup
à penser.
Il remarque
que dans cette famille
donnée en modèle par
l’Église
catholique : Le
père n’est pas le père :
Joseph n’est pas le père de
Jésus ; le fils n’est pas le
fils : Jésus est le fils de Dieu, pas de Joseph.
Joseph, lui, n’a jamais fait l’amour avec sa femme.
Quant à la mère, elle est bien la
mère, mais elle est
vierge. (“Dépêche
du Midi”, 24 octobre 2012). On dira
peut-être : et après ? Certes,
il n’y a ici aucune allusion à
l’homoparentalité en tant que telle. Mais on
remarquera que dans cette structure de parenté il
n’y a pas de filiation naturelle, pas de
parentalité biologique.
D’où
la
conséquence qu’en tire Michel
Serres : l’Église,
donc, depuis l’évangile selon saint Luc, pose
comme modèle de la famille une structure
élémentaire fondée sur
l’adoption : il ne s’agit plus
d’enfanter, mais de se
choisir. Ce
qui fait la qualité de parent, père ou
mère, ce n’est pas la conjonction naturelle
d’un spermatozoïde et d’un ovule, mais
l’amour réciproque qui lie parents et enfants,
l’engagement renouvelé jour après jour
de grandir et de vivre ensemble. Le récit mettant en
scène la Sainte Famille en donne un exemple
éclatant.
Autrement
dit, le sens de la
parentalité humaine dépasse le simple
biologique...
Trêve de plaisanterie !
Pour les besoins de sa cause, Michel Serres confond
de gaieté de cœur filiation naturelle et filiation
spirituelle. On peut être un brillant philosophe - et c'est
son cas - et un piètre théologien - c'est
également son cas. Et nos deux apôtres du PCR sont
tombés tête première dans le panneau !
Ils n'ont qu'à se ressourcer sur le site contre-debat.blogspot.com.
Toute la thèse de Michel Serres y est
pulvérisée avec la plus grande
clarté sous l'angle
de la théologie.
Quant à la phrase des
deux signataires :
"ce qui fait la qualité de parent..."
elle doit
impérativement se corriger ainsi
: "ce qui fait la qualité
de parent, père ou
mère, ce
n’est pas seulement
la conjonction naturelle
d’un spermatozoïde et d’un ovule, mais
aussi l’amour réciproque
qui lie parents
et enfants,
l’engagement renouvelé jour après jour
de grandir et de vivre ensemble". Personne ne peut rejeter ce
constat,
de la plus belle évidence, et qui ne devrait pas froisser
Descartes.
Il faut aussi remplacer cette phrase : Autrement dit, le sens de la
parentalité humaine
dépasse le simple
biologique par celle-ci : Autrement dit, le sens de la
parentalité divine
dépasse le simple
biologique.
Et à propos de
filiation, on peut avancer sans se tromper
que Brigitte Croisier et Michel Reynolds ont, en plus de leur
père biologique respectif, un papa spirituel commun, le
bon
dié la terre, Paul Vergès, comme
d'autres,
à La Réunion, ont eu un autre bon
dié la terre, leurpapa Debré.
Omettons la filiation divine pour ne
pas effaroucher les deux apôtres ni
brouiller leur entendement !
Revenons
à Michel Serres
: il a ses entrées et sorties chez les
francs-maçons; et ma foi, grand Dieu ! dans leurs loges
obscures, il n'est pas interdit
d'y prêcher dans le même sens qu'eux, et donc, pour
l'occasion, de s'habiller chaudement des oripeaux du
sophisme.
Trois liens
vers d'excellents articles qui donnent beaucoup à
penser :
Et nos deux paroissiens se sont fâchés tout rouge : - chez Ipreunion - et dans leur paroisse Témoignages où l'on n'a pas son mot à dire si on pense autrement.