Des
maires ont appliqué un
arrêté
anti-écologique : interdiction de nourrir des pigeons sous peine
d'amende.
J'invite aimablement ces maires à réfléchir au fait qu'on a volé aux
oiseaux leur territoire bien végétalisé pour implanter de gros blocs
de béton. Ce vol, nécessaire pour l'homme, mérite
tout de même une petite compensation sinon il y a, à l'égard des pigeons, comme une maltraitance
inavouée, il y a comme un
vol déguisé.
J'ai
réussi, à force de patience, à apprivoiser quelques pigeons, 4 ou 5, et
une fois apprivoisés,
il se
nourrissent tout près de moi sans la moindre crainte. Je leur présente
deux verrines de graines. L'un d'eux, un mâle robuste, est
un gros macho et un grand égoïste : si un de ses semblables ose
s'approcher de sa verrine pour picorer, il le chasse à coups de bec.
Et, exceptionnellement, il m'est arrivé de me pencher sur sa
verrine, quand il picorait,
il s'est retiré un peu et m'a frappé violemment au visage avec son
aile comme pour me dire : "éloigne-toi de ma verrine". J'ai obtempéré.
Mon macho apprivoisé m'a apprivoisé : j'ai cessé de le taquiner.
Bref, mes pigeons, le jabot bien
garni, s'envolent sans faire de dégâts. Quel policier va donc avoir
l'audace de me verbaliser ? Heureusement, le maire écologiste de Grenoble volent au secours de nos bipèdes
emplumés et leur a construit de beaux pigeonniers. Bravissimo !
Gières, 20 mai 2021
PS l'arrêté
anti-écologique a été sans doute suggéré par un énarque qui ne voit pas
plus loin que le bout de son nez, un énarque sorti de l'ENA, l'Ecole Nationale de l'Arnaque.
Horribile dictu
Dans
Info Résidence, la directrice de la Résidence Meffreys a
jugé bon de pointer du doigt mes cinq pigeons apprivoisés en
mettant en exergue l'arrêté portant règlement sanitaire. Ce
faisant, elle a accompli honnêtement son job.
Mes
cinq pigeons, apparemment pestiférés, ont bonne patte, bon oeil. Ils
sont vigoureux. Pas le moindre symptôme de peste, de choléra, de
covid-19 . Seulement, sur la barre du balcon, il leur arrrive de
s'oublier. Alors, en fin de soirée, j'efface attentivement les traces de
leur effronterie.
Malgré
tout, pour ne pas faire
pleurer plus longtemps les quelques rares pleureuses de la résidence
Meffreys, je cesse de nourrir mes cinq pigeons sur le balcon. Ils
s'invitent chez moi pendant la période où on peut laisser la
porte-fenêtre ouverte. Hors cette période, je sifflerai la fin de la récréation.
Telle est ma réponse, celle du berger à la bergère, naguère madame Batho, ministre de l'Environnement.
P. S.
Petite analyse de ce stupide arrêté :
Les
pigeons seraient contaminants. Impossible ! D'une part, ce ne
sont pas des
oiseaux migrateurs. D'autre part, ils forment de petits groupes
et se tiennent à
distance de l'homme et des autres oiseaux qui ne sont pas de leur
famille; pour contaminer une personne, il faut être à son
contact ou assez
près. Apprivoisés, tels mes 5 pigeons, ils viennent à une certaine
distance de
mon visage, mais, au moindre mouvement de la main ou au moindre bruit
suspect, ils s'enfuient. Une fois tranquillisés, ils reviennent.
Chaque jour, je les vois, les mêmes, bien sûr, vigoureux et en
parfaite santé : je n'ai donc rien à craindre pour ma santé et je ne
fais courir
aucun risque à mon entourage.
Les pigeons sont sales;
leurs crottes sont tenaces et acides. C'est vrai ! Mais une belle
averse et les crottes disparaissent ou perdent de leur acidité. Quant au jardinier, il ne va pas
se mettre à compter les crottes de tous les oiseaux, mais il sait
pertinemment qu'avec le temps et la pluie elles sont un engrais gratuit
et efficace. Si l'on installe des pigeonniers, il suffit de mettre,
tout en bas, une grille que l'on peut retirer à son gré pour la précieuse récolte. Les fientes acides,
mêlées au marc de café, alcalin, deviennent, avec le temps et la pluie,
un engrais fabuleux, voisin du guano.
Et voilà ! J'ai fait, moi aussi, mon job, celui du sémanticien qui sommeille en moi.
Le guano
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